EN BREF
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En France, l’image glamour des start-uppers millionnaires dissimule une réalité bien plus complexe. De nombreux fondateurs de start-up vivent avec des revenus modestes, souvent inexistants, notamment dans les phases initiales de développement. Beaucoup de ces entrepreneurs, comme Matthieu, témoignent de l’importance de puiser dans leurs économies ou de compter sur le soutien de leur entourage pour survivre. La rémunération moyenne dans les jeunes start-up reste bien en deçà des standards américains, où les fondateurs en phase de démarrage perçoivent généralement bien plus. De surcroît, la pression financière accrue en raison des charges sociales élevées et des risques personnels, tels que la mise en jeu de biens privés, complique davantage la situation. En 2024, la réalité du marché a conduit 57 start-up à être placées en redressement ou en liquidation judiciaire, mettant en lumière les défis auxquels font face les entrepreneurs en quête de succès.
Bien souvent, l’image que l’on se fait des entrepreneurs de start-up est celle de millionnaires à succès, surfant sur la vague de l’innovation et de la technologie. Pourtant, cette vision idyllique masque une réalité bien plus nuancée et souvent négligée : les salaires des fondateurs de ces jeunes entreprises sont souvent modestes et même, dans certains cas, inexistants. Cet article se penche sur les dessous des rémunérations dans l’univers des start-up, mettant en lumière les défis financiers, les risques personnels et l’impact sur la santé mentale des entrepreneurs.
Les disparités salariales entre l’imaginaire et la réalité
Dans l’esprit collectif, les start-up sont synonymes de succès rapide et de prospérité financière. Cependant, la majorité des entrepreneurs doivent s’accrocher avant de voir le moindre retour sur investissement. En effet, un nombre croissant de créateurs de start-up en France vit avec des revenus bien en-deçà de ce qui est escompté. Beaucoup d’entre eux se priveront de salaire pour investir dans le développement de leur projet, laissant de côté leurs besoins personnels.
Des choix financiers difficiles
Les choix financiers difficiles sont une réalité pour bon nombre de fondateurs. Dès le lancement, un grand nombre d’entre eux choisira de ne pas se verser de salaire afin de canaliser chaque euro vers la croissance de l’entreprise. Le témoignage de Matthieu, créateur d’une plateforme SaaS pour l’industrie, illustre bien ce fait : « Depuis le lancement, aucun de nous ne se verse de salaire. Tout part dans le développement et la prospection. » Ce type de sacrifice personnel est en réalité malheureusement courant dans le paysage des start-up françaises.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes
Les statistiques relatives aux rémunérations des start-up en France révèlent des disparités frappantes par rapport à d’autres pays, comme les États-Unis. L’étude de SeedLegals, citée par les médias, indique que beaucoup de fondateurs ne perçoivent rien avant d’avoir bouclé un financement. Même une fois la levée de fonds réalisée, les revenus restent souvent en deçà des attentes, avec une moyenne de 90 000 euros bruts par an pour les jeunes start-up. Il est utile de rappeler que dans le contexte français, le coût des charges sociales alourdit encore davantage cette situation.
L’impact des charges sociales
En France, un président de SAS peut se retrouver avec jusqu’à 64 % de prélèvements sur son salaire brut en raison des charges sociales. Cela signifie qu’un fondateur touchant 90 000 euros bruts ne percevra qu’environ 70 000 euros nets. Les différences de rémunération entre les entrepreneurs français et leurs homologues américains sont donc considérables, renforçant un sentiment d’inadéquation au sein de la communauté des start-up françaises.
Un environnement précaire et risqué
Conducteur de start-up rime souvent avec risque. En plus de la précarité financière, les fondateurs doivent gérer des risques personnels. La plupart des banques exigent des garanties sur les biens personnels, ce qui les met en position de vulnérabilité. La pression ainsi engendrée peut également être paralysante. En 2024, on comptait plus de 57 start-up en redressement ou liquidation judiciaire, un chiffre qui illustre bien les défis auxquels les entrepreneurs font face dans un environnement incertain.
Les conséquences sur la santé mentale
Un autre aspect souvent négligé est l’impact que cette précarité financière et la pression constante ont sur la santé mentale des fondateurs. Près de 40 % des entrepreneurs présentent un risque de burn-out, selon des études récentes. Tout en continuant de travailler plus de 50 heures par semaine, ils misent sur la réussite future de leur projet, ce qui n’est pas sans dangers. Ces facteurs de stress peuvent avoir des répercussions graves sur leur bien-être général.
Le mythe de la success story
Malgré les défis évoqués précédemment, une minorité d’entrepreneurs parvient à tirer leur épingle du jeu. Les success stories, largement médiatisées, créent un récit peu réaliste et font oublier la lutte quotidienne de milliers d’autres fondateurs. Ce mythe de la start-up prospère peut avoir pour effet de décourager ceux qui envisagent de se lancer dans l’entrepreneuriat. L’aspiration à reproduire ces histoires de succès peut également amener à des décisions financières imprudentes et à des attentes irréalistes.
Une vision déformée par les médias
Les médias jouent un rôle crucial dans la construction de l’image des start-up et de leurs fondateurs. Les récits mettant en avant les millions levés et les succès éclatants peuvent créer une vision déformée qui néglige la réalité de la majorité des entrepreneurs. Il est nécessaire de rétablir un équilibre dans la perception publique des start-up, de façon à mettre en lumière non seulement leurs réussites, mais aussi leur parcours semé d’embûches. Cela pourrait permettre une compréhension plus complète et nuancée du monde de l’entrepreneuriat.
Les salaires discrets des entrepreneurs de start-up sont une réalité souvent ignorée qui soulève des questions sur l’impact des attentes sociétales et économiques sur les fondateurs. En examinant de plus près les difficultés rencontrées par ces créateurs d’entreprises, il devient évident qu’un soutien plus acclimaté et une sensibilisation accrue à la complexité du paysage entrepreneurial sont nécessaires.

Dans le monde entrepreneurial français, l’image du start-upper millionnaire est fréquemment véhiculée, mais elle cache une réalité bien différente. De nombreux fondateurs de start-up doivent se contenter de revenus modestes et parfois même inexistants. Matthieu, le créateur d’une plateforme SaaS, partage son expérience : « Depuis le lancement, aucun de nous ne se verse de salaire. Tout part dans le développement et la prospection. Sans le soutien de ma compagne, je ne tiendrais pas. »
Ce témoignage illustre parfaitement le parcours semé d’embûches de nombreux entrepreneurs. Avant d’atteindre la rentabilité, il est courant de mettre de côté sa propre rémunération pour investir dans l’avenir de l’entreprise. Selon les données de SeedLegals, la plupart des fondateurs ne perçoivent rien avant de boucler un financement. Et une fois la levée de fonds réalisée, les salaires demeurent souvent modestes, avec une moyenne de 90 000 euros brut par an pour les jeunes start-up.
Guillaume David, à la tête de Madeinvote, confie : « Tant que la boîte n’était pas rentable, je ne me voyais pas prendre une grosse rémunération, même si certains employés gagnaient plus que moi. » Cela démontre l’engagement des fondateurs qui préfèrent réinvestir dans l’entreprise plutôt que de profiter de récompenses personnelles. Le contraste avec les États-Unis est quant à lui saisissant : un fondateur américain en phase seed perçoit environ 130 000 dollars, tandis qu’en France, le poids des charges sociales limite considérablement le revenu net.
Les défis sont nombreux : un créateur perçoit en réalité seulement 70 000 euros nets sur un salaire brut de 90 000 euros, en raison des charges et prélèvements élevés. De plus, le risque financier est aggravé par la nécessité de fournir des cautions sur des biens privés, ce qui engage en particulier la résidence principale des fondateurs. En 2024, la situation s’est encore assombrie, avec 57 start-up placées en redressement ou liquidation judiciaire, selon les chiffres de la Banque de France.
La pression que cette réalité exerce sur la santé mentale des entrepreneurs est également préoccupante. Près de 40 % des fondateurs présenteraient un risque de burn-out, avec des semaines de travail dépassant souvent 50 heures. Malgré ces défis, beaucoup d’entre eux gardent l’espoir d’un succès futur, un pari que peu réalisent, dans un secteur où seule une poignée de créateurs parviennent à atteindre le statut de fortunes de la tech française.