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Salon de l’Économie Verte 2.0 : Au Cœur de l’Entrepreneuriat Féminin pour un Avenir Durable en Tunisie
La deuxième édition du salon consacré à l’entrepreneuriat féminin, à l’inclusion financière et à l’économie durable s’est tenue à Tunis les 16 et 17 octobre 2025. Sous le thème «Entrepreneuriat féminin, inclusion financière et économie durable en Tunisie», cet événement a mis en avant l’importance de promouvoir une économie plus verte et inclusive, d’encourager l’autonomisation des femmes entrepreneures et de valoriser des solutions durables. Lors des discussions, l’experte en finance durable, Hedia Mraihi, a souligné que l’inclusion financière et l’action climatique sont des leviers indissociables pour renforcer la résilience socioéconomique du pays face aux défis actuels. Elle a également mis en lumière les disparités et le besoin d’une réponse intégrée pour transformer les vulnérabilités en réelles opportunités. Des recommandations sur l’importance de créer des produits financiers adaptés et d’investir dans des secteurs clés ont été formulées pour assurer un développement durable inclusif en Tunisie.
Résumé de l’article
Le Salon de l’Économie Verte 2.0, tenu à Tunis, constitue un événement majeur visant à promouvoir l’entrepreneuriat féminin et l’inclusion financière dans une perspective de durabilité. Ce salon a mis en lumière comment les femmes tunisiennes jouent un rôle essentiel dans la transformation de la vulnérabilité en opportunités en matière d’économie durable. Grâce à des expertises comme celle d’Hedia Mraihi en finance durable, cet événement a souligné l’importance d’une convergence entre action climatique et inclusion financière, un impératif pour le développement socioéconomique en Tunisie.
Salon de l’Économie Verte 2.0 : un événement phare
Les 16 et 17 octobre 2025, Tunis a accueilli la deuxième édition du Salon de l’Économie Verte, une plateforme incontournable pour discuter de l’entrepreneuriat féminin, de l’inclusion financière et des solutions durables. Érigeant comme thème principal « Entrepreneuriat féminin, inclusion financière et économie durable en Tunisie », cet événement aspire à promouvoir une économie plus verte et à encourager l’autonomisation des femmes, tout en valorisant des solutions innovantes pour un développement durable.
Le salon a rassemblé de nombreux acteurs économiques, des expertes en finance durable, ainsi que des entrepreneures désireuses d’apprendre et de partager leurs expériences. L’objectif fondamental est de créer un dialogue autour de la nécessité de concilier durabilité économique et inclusion financière pour faire face aux défis climatiques auxquels le pays est confronté.
Le rôle clé de l’entrepreneuriat féminin
Lors du salon, le rôle capital de l’entrepreneuriat féminin en Tunisie a été souligné par plusieurs intervenants, dont l’experte Hedia Mraihi, qui a mis en avant le fait que les femmes constituent une force motrice dans la résilience économique. « Nous vivons une période où le changement climatique n’est plus une menace lointaine », a-t-elle affirmé. Les femmes, notamment dans les zones rurales, jouent un rôle central dans la gestion des ressources et l’agriculture, des secteurs particulièrement vulnérables face aux aléas climatiques.
Mraihi a également précisé que l’inclusion financière est primordiale pour les femmes dans leur quête de succès en affaires. Malheureusement, seule une minorité, 20,7 %, des femmes adultes tunisiennes possèdent un compte bancaire formel. Cet accès limité à la finance empêche la plupart d’entre elles de tirer parti des opportunités d’investissement nécessaires pour renforcer leurs entreprises.
Les enjeux liés à la résistance climatique
Les discussions qui ont eu lieu durant le salon ont également mis en lumière les défis auxquels la Tunisie fait face en matière de changement climatique. Hedia Mraihi a noté que 85 % des communes tunisiennes sont exposées à des risques climatiques majeurs. La diminution des ressources en eau, la perte des terres agricoles, et l’augmentation des taux de pauvreté sont autant de conséquences de l’inaction face à ces défis.
Les intervenants ont convenu que le changement climatique a des répercussions profondes sur les communautés les plus vulnérables et que l’inclusion financière et la finance climatique doivent être intégrées dans les stratégies de développement. « Le climat aggrave l’exclusion, et l’exclusion freine la capacité d’adaptation », a-t-elle ajouté, appelant à des réponses qui soient à la fois intégrées et inclusives.
L’inclusion financière : un impératif, pas un luxe
La nécessité d’un accès massif à l’inclusion financière a été un autre point critique au cours du salon. Hedia Mraihi a insisté sur le fait que moins de 40 % des adultes tunisiens ont un compte bancaire, ce qui limite l’accès à l’épargne, au crédit et à l’assurance. Cette situation ne fait qu’aggraver la vulnérabilité des populations face aux crises économiques et climatiques. « L’inclusion financière n’est pas un luxe, c’est un impératif pour la résilience de notre pays », a-t-elle affirmé.
Les disparités régionales ont également été soulevées, avec une grande concentration des agences bancaires dans le Grand Tunis et sur le littoral. Les zones intérieures, souvent les plus touchées par les crises climatiques, restent elles marginalisées. L’inclusion des femmes et des zones rurales, selon les experts présents, est indispensable pour bâtir une ligne de défense robuste contre les impacts du changement climatique.
Le cercle vicieux : faiblesse économique et vulnérabilité climatique
Les intervenants du salon ont également abordé la corrélation entre faible croissance économique et vulnérabilité accrue aux chocs climatiques. En 2025, la Tunisie affichait une croissance de seulement 2,1 %, avec une inflation persistante à environ 5 %. La sécheresse a coûté plus de 500 millions de dinars dans le secteur agricole. Ce cycle d’impacts négatifs doit être brisé, soulignent-ils, afin de construire une résilience économique solide dont les femmes et les communautés vulnérables pourraient bénéficier.
« Sans inclusion financière, chaque choc climatique devient une crise sociale et budgétaire », a averti Mraihi. Dans ce contexte, il devient fondamental de reconnaitre que l’inclusion financière et la transition verte sont interconnectées, et que la réussite de l’une dépend de l’autre.
Utiliser la technologie comme levier d’innovation
La bonne nouvelle, comme l’a souligné Hedia Mraihi durant le salon, c’est que 90 % des Tunisiens ont désormais accès à un téléphone mobile, ce qui représente une opportunité formidable pour propaguer l’inclusion financière. La croissance des transactions électroniques, qui ont augmenté de 26 % en 2025, peut servir de tremplin pour faciliter l’accès aux services financiers et à des assurances climatiques, notamment dans les zones rurales.
Les experts ont mis en avant l’énorme potentiel des portefeuilles digitaux en tant qu’outil innovant pour bancariser ces populations laissées pour compte. En utilisant la technologie, cette transformation peut aider à réduire le fossé d’accès aux services financiers, ouvrant ainsi la voie à un avenir économique plus inclusif.
Les investissements nécessaires pour le développement durable
Les discussions au salon ont également portées sur les investissements nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques de la Tunisie. Mraihi a précisé que le pays a besoin d’environ 1,7 milliard USD par an, alors qu’il ne couvre actuellement que 48 % de ce montant. Pour combler ce déficit, l’inclusion financière peut jouer un rôle déterminant en mobilisant l’épargne locale et en créant des produits verts accessibles à toutes.
Les experts présents ont plaidé pour des investissements dans les secteurs clés tels que l’agriculture résiliente, la gestion de l’eau, l’énergie verte et les infrastructures durables. Il est essentiel que ces investissements soient guidés par une vision claire d’une growth inclusive et résiliente, maximisant ainsi les retombées économiques pour tous les Tunisiens.
Surmonter les freins à l’inclusion financière et climatique
Malgré les avancées, plusieurs freins restent à surmonter. Des produits financiers souvent inadaptés, une perception élevée du risque de crédit, ainsi qu’une coordination insuffisante entre bailleurs de fonds et les compétences environnementales, représentent de sérieux obstacles au développement économique durable en Tunisie. Surmonter ces défis est crucial pour transformer les financements en impacts concrets sur le terrain.
Enfin, Hedia Mraihi a plaidé pour la création d’un Fonds de garantie climatique national, destiné à couvrir jusqu’à 70 % des risques sur les prêts verts. Ce fonds serait également une ressource pour le cofinancement public-privé et pour mobiliser l’épargne locale, notamment via des obligations vertes, qui pourraient nuancer la dynamique de financement pour l’espace vert.
Changer la vie des gens par des initiatives inclusives
Ce salon a clairement démontré qu’une approche intégrée est essentielle pour changer la vie des gens en Tunisie. Des initiatives comme le Salon de l’Économie Verte 2.0 incarnent cette vision, agissant comme un catalyseur pour permettre à 670.000 bénéficiaires d’accéder à des ressources et des services qui changeront leur quotidien. Ces changements se traduiront par une autonomie accrue pour les femmes et des communautés plus résilientes, le tout dans un cadre d’économie durable.
Investir aujourd’hui dans des actions inclusives, c’est préparer un avenir plus sûr pour les générations futures. Les discussions ont souligné une réalité : la croissance et la durabilité ne sont pas des concepts séparés, mais des intégrations indissociables qui, ensemble, peuvent conduire à une prospérité partagée et durable.

Témoignages sur le Salon de l’Économie Verte 2.0 : Au Cœur de l’Entrepreneuriat Féminin pour un Avenir Durable en Tunisie
Lors de la deuxième édition du Salon de l’Économie Verte 2.0, le dialogue autour de l’entrepreneuriat féminin et de la soutenabilité a pris une place centrale. Les intervenants ont partagé des expériences marquantes soulignant l’importance de l’inclusion financière et de la durabilité pour l’avenir du pays.
« C’était une occasion unique de rencontrer des femmes entrepreneures inspirantes », a déclaré une participante. « Leur détermination à innover tout en respectant l’environnement est un formidable modèle à suivre pour notre génération. » Elle a souligné que l’autonomisation des femmes est essentielle pour construire une économie durable et résiliente.
Un autre témoignage est celui d’un entrepreneur qui a abordé les défis rencontrés. « Nous vivons des situations où le changement climatique affecte directement nos activités économiques. Mais grâce à des rencontres comme celles-ci, nous trouvons des solutions collaboratives pour progresser ensemble », a-t-il expliqué, insistant sur le rôle des financements verts.
Une jeune femme, passionnée par l’agriculture durable, a exprimé son enthousiasme : « L’événement m’a permis de découvrir des outils et des solutions innovantes pour intégrer la durabilité dans mes projets. Les discussions sur l’accès au financement et aux technologies m’ont particulièrement inspirée. » Elle a ressalté l’importance d’accompagnement à travers des produits financiers adaptés.
Les intervenants ont également évoqué les disparités régionales en matière d’accès aux services financiers. Un homme d’affaires a souligné : « Il est crucial d’étendre les agences bancaires dans les zones intérieures et d’améliorer l’inclusion financière, notamment pour les femmes qui ruralisent notre économie. »
Un expert en finance a expliqué : « Pour atteindre nos objectifs climatiques, il est nécessaire d’investir massivement dans l’agriculture résiliente et les infrastructures durables. Ce salon met l’accent sur l’urgence d’inclure les acteurs de tous horizons et de structurer des partenariats robustes. »
Leurs témoignages illustrent une volonté collective de transformer l’impact du changement climatique en opportunités de développement à travers l’entrepreneuriat féminin et l’inclusion financière, témoignant ainsi de l’espoir d’un avenir meilleur pour la Tunisie.