EN BREF
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Lors d’une table ronde organisée durant Go Entrepreneurs Paris, cinq éléments clés ont été identifiés pour réussir une reprise d’entreprise. Tout d’abord, la relation humaine entre le cédant et le repreneur est primordiale, nécessitant confiance et compatibilité. Ensuite, la reprise permet de bénéficier de la notoriété et des processus éprouvés, facilitant le démarrage. Il est aussi crucial de suivre un parcours en trois étapes : cadrage, recherche et audits. Par ailleurs, l’accompagnement d’un réseau spécialisé peut s’avérer déterminant pour guider les repreneurs. Enfin, de nombreuses aides financières existent, telles que des prêts d’honneur, pour soutenir les futurs repreneurs dans leur projet.
La reprise d’entreprise est un enjeu majeur pour de nombreux entrepreneurs souhaitant prendre la relève d’une structure existante. Cette initiative, bien que souvent attrayante, nécessite une préparation rigoureuse et une compréhension des enjeux sous-jacents. Cet article explore les cinq éléments clés à garder à l’esprit avant de se lancer dans cette aventure. Nous aborderons des thèmes tels que l’importance de la relation humaine, la continuité de la marque, les étapes du processus de reprise, le rôle de l’accompagnement, et les différentes aides au financement disponibles.
La relation humaine : un fondement essentiel
La relation humaine entre le cédant et le repreneur est un aspect fondamental à considérer dans le cadre d’une reprise d’entreprise. Frédéric Vincent, président du C.R.A (Cédants et Repreneurs d’Affaires), souligne que ce lien est primordial pour garantir la confiance mutuelle. Rien ne vaut la création d’un climat de confiance pour permettre une transition fluide et réussie. Reprendre une entreprise ne se réduit pas à un simple acte financier ; il s’agit d’intégrer une culture et de poursuivre un projet souvent proche de l’œuvre personnelle du cédant.
Les témoignages de ceux ayant déjà fait ce pas, comme Olivier Del Pozo de Bizot Paysagistes, rappellent que la cession ne repose pas uniquement sur le meilleur prix. Le cédant souhaite souvent s’assurer que l’avenir de son « bébé » est entre de bonnes mains. Ainsi, il est crucial pour le repreneur de démontrer son respect et sa compréhension envers ce qu’a construit le cédant. Avoir cette approche relationnelle peut faire toute la différence dans l’acceptation de la reprise.
La continuité d’une marque et de processus éprouvés
Reprendre une entreprise présente l’opportunité de bénéficier d’une notoriété et de processus déjà établis, ce qui peut considérablement simplifier le démarrage et le développement de l’activité. En effet, Olivier Del Pozo note que, dans un contexte où le temps est limité, la reprise est une option qui peut s’avérer plus efficace. Avoir accès à un carnet d’adresses, à une équipe formée et à des fournisseurs de confiance est un avantage indéniable lorsqu’il s’agit de développer l’activité rapidement.
Aude Klein, qui envisage de reprendre une maison d’hôtes avec son mari, abonde dans ce sens en expliquant que l’ancienne clientèle de l’entreprise représente un atout considérable. En s’intégrant dans un écosystème déjà bien établi, le repreneur peut espérer générer des revenus plus rapidement qu’en commençant à partir de zéro. Marjolaine Ferraille des Premières confirme également que la reprise peut être une option financièrement intéressante, étant donné les opportunités de rémunération et d’augmentation du capital qu’elle peut offrir.
Un parcours de lancement de reprise en trois étapes
Lorsqu’il s’agit de se lancer dans une reprise, il est crucial d’adopter une approche méthodique. Le processus de reprise peut être divisé en trois étapes clés. Selon Frédéric Vincent, la première étape est celle du cadrage : quelles compétences possède le repreneur, de quelles ressources dispose-t-il, et quelle taille d’entreprise souhaite-t-il reprendre ? Cette réflexion initiale est déterminante pour orienter la recherche.
La deuxième étape est la recherche. Une fois l’entreprise ciblée, des rencontres avec le cédant doivent avoir lieu, notamment par l’envoi d’une lettre d’intention (L.O.I). Enfin, la dernière phase implique la réalisation d’audits, qu’ils soient financiers ou juridiques, suivis de la rédaction des actes de reprise. Il est essentiel de prendre en compte que cette recherche peut être longue et exigeante. Olivier Del Pozo souligne l’importance de cette phase, car elle est déterminante pour le succès futur de la reprise.
Accompagnement et réseaux spécialisés
Le processus de reprise n’est pas un parcours que l’on doit nécessairement entreprendre seul. Virginie Si-Hassen, de Bpifrance, rappelle que la transmission est une priorité pour l’établissement, ce qui souligne l’importance d’un accompagnement adéquat. Des structures comme Les Premières dirigées par Marjorie Ferraille offrent leur soutien dès l’étape d’idéation, orientant les porteurs de projets vers la reprise comme alternative sérieuse à la création d’entreprise.
Fara Razanajatovo du réseau Initiative Île-de-France met en avant la nécessité d’évaluer et de formaliser les projets, mais aussi d’accompagner les repreneurs dans la structuration de leur business et l’élaboration de leurs plans de financement. Ce soutien s’avère souvent inconnu des futurs entrepreneurs, qui peuvent hésiter à se tourner vers des réseaux spécialisés. Juliette Descat, du Réseau Entreprendre, insiste sur l’importance de choisir un réseau d’entraide qui permet de bénéficier de l’expérience d’autres chefs d’entreprise.
Aides au financement : des solutions accessibles
Le financement de la reprise est un sujet central pour les futurs repreneurs. Comme le souligne Aude Klein, les montants à envisager peuvent être conséquents, ce qui peut poser de nombreuses questions, surtout en l’absence d’apport personnel. Heureusement, divers dispositifs d’aides existent pour soutenir les repreneurs. Fara Razanajatovo mentionne, par exemple, la possibilité de bénéficier d’un prêt d’honneur à taux 0, pouvant aller jusqu’à 70 000 euros, ce qui représente un véritable coup de pouce.
Virgine Si-Hassen complète ces informations en précisant que Bpifrance offre également un prêt destiné aux personnes morales, à travers des prêts régionaux et nationaux ciblés sur la transmission-reprise. Ces aides sont loin d’être les seules, et il est crucial pour tout repreneur potentiel de se renseigner sur les différentes options de financement disponibles pour réussir dans son projet.
En apprenant à bien se renseigner et à s’entourer des bonnes personnes, les repreneurs peuvent maximiser leurs chances de réussite dans cette entreprise passionnante mais complexe. En plus des conseils pratiques sur le financement et l’organisation, il est essentiel de prendre en compte l’ensemble des éléments et d’être ouvert à l’accompagnement pour garantir que la reprise soit un projet couronné de succès.
Témoignages sur Reprise : les 5 éléments essentiels à connaître avant de se lancer
La reprise d’entreprise est une aventure humaine avant tout. Frédéric Vincent, président du C.R.A (Cédants et Repreneurs d’Affaires), souligne que la relation de confiance entre cédant et repreneur est primordiale. Il évoque que « reprendre une TPE-PME, c’est comme adopter un enfant ». Il est essentiel pour le repreneur de comprendre ce que le cédant a construit et de s’ intégrer à une culture d’entreprise souvent ancrée dans des valeurs spécifiques.
Olivier Del Pozo, nouveau président de Bizot Paysagistes, témoigne : « Le cédant choisit son acheteur, mais l’acheteur ne choisit pas son cédant. Il faut d’abord séduire le cédant et prouver que l’on est la bonne personne pour reprendre son entreprise. » Cela indique l’importance d’une compatibilité entre les deux parties, qui est cruciale pour réussir cette transmission.
Reprendre une entreprise permet également de bénéficier de biens déjà établis. Aude Klein, qui envisage de reprendre une maison d’hôtes, déclare : « La reprise nous permet d’avoir une clientèle immédiatement car l’établissement est déjà reconnu dans la région. Ce mode d’entrepreneuriat nous rendra financièrement plus stables plus rapidement. » Pour elle, cette continuité est un atout majeur dans une démarche de développement.
Pour se lancer dans la reprise, il est nécessaire de suivre un parcours structuré. Frédéric Vincent insiste sur trois étapes critiques. D’abord, il faut établir son cadre : « Quelles compétences ai-je ? Quelles ressources sont à ma disposition ? Quelle taille d’entreprise m’intéresse ? » Ensuite, la recherche de l’entreprise cible se fait avec soin avant d’entamer la phase cruciale des audits. Ces étapes définissent le succès du projet dans sa globalité.
Enfin, l’importance de l’accompagnement dans la reprise ne peut pas être sous-estimée. Virginie Si-Hassen de Bpifrance souligne que la transmission fait partie de la stratégie de l’institution, offrant un soutien indispensable aux repreneurs. Marjolaine Ferraille, du réseau Les Premières, renchérit : « Les futurs entrepreneurs sont parfois orientés vers la reprise dès le début de leur idée, ce qui leur évite des erreurs de parcours. »
En ce qui concerne les financements, Aude Klein constate que les coûts de reprise peuvent être significatifs, entre 700 000 et 1 million d’euros pour certains établissements. Elle mentionne la nécessité d’accéder à des informations précises sur les options de financement disponibles, ce qui est essentiel pour lever les freins à son projet. Fara Razanajatovo précise que des prêt d’honneur à taux 0 sont mis à disposition, facilitant ainsi grandement les démarches des repreneurs.